Abandon de chantier : que faire ?
Publié le :
15/03/2024
15
mars
mars
03
2024
La construction d’un bien ou l’exécution de travaux de réparation font l’objet d’un contrat d’entreprise par lequel le propriétaire, appelé maître de l’ouvrage, s’engage à payer le constructeur pour l’exécution de travaux. Cependant, il est possible que ce dernier ne soit pas en mesure de les finaliser ou qu’en raison d’un litige l’opposant ou maître de l’ouvrage il ne souhaite plus les poursuivre.
Le propriétaire peut alors être victime d’un abandon de chantier, cette pratique consiste en une interruption injustifiée des travaux d’une durée anormalement longue. Heureusement, le maître de l’ouvrage dispose de recours amiables et judiciaires lui permettant d’obtenir l’exécution des travaux ainsi que la suspension de l’emprunt en cours.
Les recours amiables
Dès que le propriétaire constate que la construction a cessé et que l’entrepreneur ne souhaite pas reprendre les travaux malgré des relances informelles, il doit le mettre en demeure, par lettre recommandée avec avis de réception ou par sommation d’huissier, de reprendre l’exécution des travaux dans un délai déterminé.
Le délai doit être raisonnable, il est souvent fixé à 8 ou 15 jours à compter de la réception du courrier. De plus, la mise en demeure doit préciser la date de livraison prévue au sein du contrat, la cessation des paiements jusqu’à la reprise des travaux ainsi que l’éventuelle application de pénalités de retard.
À défaut de reprise du chantier malgré les tentatives de résolution amiable, le maître de l’ouvrage a tout intérêt à solliciter d’un commissaire de justice qu’il procède à un constat d’abandon de chantier. Le procès-verbal va constater l’abandon de chantier, les travaux qui n’ont pas été réalisés ainsi que les travaux exécutés, dont la présence d’éventuelles malfaçons.
Les recours judiciaires
L’entreprise du bâtiment chargée d’exécuter les travaux est tenue d’une obligation de résultat. En l’absence de solution amiable, le maître de l’ouvrage peut, dès le constat d’abandon de chantier, engager une action judiciaire pour obtenir la finalisation des travaux.
La procédure en référé permet au maître d’ouvrage de solliciter du juge :
- Soit qu’il ordonne au constructeur défaillant d’achever les travaux, conformément à ses obligations contractuelles, avec l’application de pénalités de retard ;
- Soit qu’il autorise le maître de l’ouvrage à faire appel à un nouveau constructeur pour finir les travaux, aux frais de l’entreprise ayant abandonné le chantier.
La procédure au fond permet d’engager la responsabilité contractuelle de l’entrepreneur. Cette procédure, plus longue que la procédure d’urgence, offre la possibilité pour le maître de l’ouvrage de demander la résiliation du contrat et la réparation intégrale de son préjudice, comprenant le versement de dommages-intérêts.
Enfin, lorsque le propriétaire a obtenu un emprunt pour financer les travaux litigieux, il ne peut décider unilatéralement de cesser le remboursement de ses mensualités, mais il peut solliciter cette autorisation auprès de sa banque. À défaut d’accord amiable, il peut saisir le juge afin qu’il lui accorde un délai de grâce n'excédant pas deux ans ou qu’il ordonne la suspension du contrat de prêt jusqu’à la résolution du litige.
Historique
-
Abandon de chantier : que faire ?
Publié le : 15/03/2024 15 mars mars 03 2024RédactionLa construction d’un bien ou l’exécution de travaux de réparation font l’obje...
-
Le quitus donné au syndic ne prive pas un copropriétaire d’engager sa responsabilité délictuelle
Publié le : 13/03/2024 13 mars mars 03 2024Droit immobilier / CopropriétéUn litige porté devant la Cour de cassation questionnait cette dernière sur l...Source : www.lemag-juridique.com
-
Vendeurs profanes et validité de la clause d’exclusion de garantie
Publié le : 06/03/2024 06 mars mars 03 2024Droit immobilier / Droit de la constructionL’acheteur d’un bien bénéficie de la garantie des vices cachés si le bien est...Source : www.lemag-juridique.com
-
Protection du droit à l’image de l’enfant : publication de la loi
Publié le : 05/03/2024 05 mars mars 03 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / FiliationLa loi n° 2024-120 du 19 février 2024 visant à garantir le respect du droit à...Source : www.actu-juridique.fr
-
Valeur du nouveau bien subrogé au bien aliéné et atteinte au droit de propriété : QPC rejetée
Publié le : 29/02/2024 29 février févr. 02 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / Patrimoine et successionUn groupement foncier agricole a été constitué entre une mère et ses cinq enf...Source : www.lemag-juridique.com
-
Coup d’envoi pour le dispositif Bail Rénov’ !
Publié le : 27/02/2024 27 février févr. 02 2024Droit immobilier / Baux d'habitationPour lutter contre la précarité énergétique dans le parc locatif privé, un no...Source : cabinet-rs.expert-infos.com
-
Action en fixation du loyer : l’assignation introduite auprès du juge des loyers commerciaux sans mémoire préalable est irrecevable
Publié le : 27/02/2024 27 février févr. 02 2024Droit commercial / Baux commerciauxLe litige porté devant la Cour de cassation oppose le bailleur d’un local com...Source : www.lemag-juridique.com
-
Le délai de prescription de l’action en réduction : cinq ou deux ans ?
Publié le : 22/02/2024 22 février févr. 02 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / Patrimoine et successionL’article 921 alinéa 2 du Code civil énonce que « Le délai de prescription de...Source : www.lemag-juridique.com
-
Droit d’accès aux origines de l’enfant né sous X
Publié le : 21/02/2024 21 février févr. 02 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / FiliationLa requérante, une ressortissante française née en Nouvelle-Calédonie, n’eut...Source : www.actu-juridique.fr